Sauvegarder et numériser plus de 1900 dessins

LÉO MARCHUTZ A DESSINÉ AVEC PARCIMONIE DURANT LA GUERRE. Était-ce à cause du manque de matériel, ou pire : de la peur d’être arrêté, qui minait toute autre activité, alors qu’il se cachait des nazis pour éviter la déportation ? Nous n’en savons rien. Ce que nous savons, c’est que de 1944 à 1947, il a dessiné sans cesse. La nuit, quand la famille dormait. Puisant dans son imagination, fondée sur des années d’observation intense, il dessinait des sujets bibliques.

« J’amoncelais une foule de dessins… », dira-t-il plus tard à son ami, le peintre François de Asis. Nous estimons prudemment leur nombre à 1 900.

Ces dessins nourriront l’œuvre de Marchutz pendant plus de trois décennies. De l’album lithographique L’Évangile selon Saint Luc aux oeuvres tardives que sont ses toiles de grand format, ils resteront pour lui une source d’inspiration inépuisable sur les thèmes de la confrontation humaine : la trahison, la souffrance et le sacrifice.

La plupart de ces dessins ont été réalisés sur du papier de boucherie – le seul papier dont disposait l’artiste à l’époque. Nombre d’entre eux étaient d’emblée à peine visibles. Aujourd’hui, ils risquent de disparaître complètement.